L’arrivée des Italiens
La Piccola Italia, ou Petite Italie, un chaleureux quartier où il fait bon vivre, regorge de commerces authentiques, ouverts par des Montréalais d’origine italienne ou d’autres marchands et restaurateurs dynamiques. Cafés, trattorias et magasins d’alimentation spécialisés font le bonheur de tout un chacun. Située entre les rues Saint-Denis à l’est, Marconi à l’ouest, Jean-Talon au nord et Rosemont au sud, la Petite Italie, avec le quartier limitrophe du Mile-Ex en plein essor, mérite certainement un arrêt lors d’une visite dans la métropole québécoise.
À la fin du XIXe siècle, les premiers immigrants italiens s’installent à Montréal, mais c’est après la Seconde Guerre mondiale qu’une importante vague d’immigration européenne se produit. Débarquent alors dans le port de Montréal des milliers de paysans et d’ouvriers italiens qui décident de s’installer dans les environs du marché Jean-Talon. Cet afflux d’immigrants donne officiellement naissance à la Petite Italie montréalaise. Même si, dans les années 1960, les résidents italiens se sont déplacés vers Saint-Léonard, dans le nord-est de l’île, ils reviennent toujours faire leurs emplettes dans le quartier.
L’architecture de plusieurs bâtiments témoigne de la présence de la communauté italienne dans ce secteur de la ville, au cours du dernier siècle. L’église Madonna della Difesa, avenue Henri-Julien, a été dessinée en 1910 par le peintre, maître-verrier et décorateur Guido Nincheri, qui avait l’habitude de représenter des personnages contemporains dans ses vitraux et dans ses fresques à l’œuf, dont il maîtrisait très bien la technique. L’une d’elles montrant Mussolini sur son cheval a longtemps suscité la controverse : effacer ou ne pas effacer? Aujourd’hui, elle est toujours visible au-dessus du maître-autel. Les anciens cinémas Rivoli et Château, tous les deux situés rue Saint-Denis, font partie de ces salles de quartier ayant changé de vocation. Et la Casa d’Italia, rue Jean-Talon Est, qui loge le centre communautaire italien, a été construite en 1936 dans le style art moderne, variante de l’Art déco qui privilégie les lignes horizontales et arrondies chères à l’aérodynamique.